Entre pensée et représentation

Bacon est très énigmatique pour décrire sa méthode « je crois que, quand des images tombent en moi, bien que les tableaux diffèrent finalement des images qui sont tombées, ces images mêmes suggèrent de quelle façon je puis espérer que le hasard et l’accident travailleront pour moi. Je pense toujours à moi, non pas tant comme à peintre que comme à un médium de l’accident et du hasard ». Cette idée du tableau qui arrive de nulle-part est analysée dialectiquement autrement ici : « J’essaye seulement de tirer de mon système nerveux des images qui lui soient aussi fidèles que possible[40] ». La représentation, quand elle image de pensée, s’explique dans la complexité et ces entretiens nous le donne à voir avec une recherche de mots et de pensées aussi honnêtement que possible : « L’essai de faire du grand art  (…) aller à quelque chose de beaucoup plus extrême et enregistrer le fait, non pas comme simple fait, mais à de nombreux niveaux, où l’on ouvre des domaines sensibles, qui conduisent à une perception plus profonde de la réalité de l’image, où l’on essaie de faire une construction grâce à laquelle cette chose sera saisie crue et vive, puis laissée là, et « la voilà »[41].