Chapitre
La Cité Radieuse de Marseille, un poster de Che Guevara en sérigraphie, les mobiles de Calder dans la pièce d’eau de Beaubourg, les machines hétéroclites de Tinguely, la maquette de Tatline en fer et câbles d’acier pour le monument de la IIIe Internationale, Existenz de Cronenberg, la musique de Xenakis, le Ministry of Sound au petit matin, la Fontaine de Duchamp, le Mécanicien de Léger : alliages d’art et de technique ?
Les mégalithes de l’Ile de Pâques, le colosse de Rhodes, la déesse de la fécondité sur un vase étrusque, la Vierge à l’enfant d’Utrillo, la Cathédrale d’Amiens, Bach, l’Odalisque couchée d’Ingres, le char d’assaut de Léonard de Vinci, la Cité du soleil de Campanella : alliances d’art et de technique ?
L’histoire des mots « art » et « technique » témoigne de leur proximité. L’un vient du latin (ars), l’autre du grec (technè). Dans leurs langues respectives, ils désignent chacun l’exercice d’un métier de production et les connaissances qu’il suppose. L’étymologie indique une parenté, non une identité. Mais « technique » vient d’une langue de poète ; « art » vient de la langue des administrateurs de l’Empire. Le mot « art », mot des Romains, peuple de constructeurs, exprime en français l’activité de création et de recherche de la beauté. Et le terme « technique », emprunté à la langue des tragédiens et des philosophes, désigne l’activité de production d’objets utiles. Ce paradoxe montre que les héritages se sont croisés. Selon les époques, les rapports entre ces deux domaines seront rapprochés ou distants…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 02/04/2013
- https://doi.org/10.3917/dbu.ateli.2002.01.0295
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