Du choix du sujet : la figure humaine

La figure humaine : un sujet sans fin

Bacon a mis du temps à peindre à temps plein « C’est à travers ma vie et la connaissance d’autres gens qu’un sujet s’est réellement développé. [26]». Il peint principalement des êtres humains, des personnes qu’il connaît bien ou des scènes inspirées de sujet précis (littérature, poèmes de Yeats et Eliot, crucifixion de Cimabue, portrait du pape Innocent X par Velasquez, Lutteurs, Scènes mythologiques…). La figure humaine l’obsède, « Je pense que l’art est une obsession de la vie et après tout, comme nous sommes des êtres humains, notre plus grande obsession c’est nous même. Ensuite, peut-être les animaux, et ensuite les paysages. [27]». A l’écoute de cette phrase et au regard de son œuvre, on peut imaginer que c’est un mélange d’amour, de destruction et de violence qui remplit ses toiles. Lorsque Sylvester aborde le sujet du thème de sa peinture, Bacon confirme que la figure humaine est un sujet « sans fin ». Puis lorsqu’il le questionne sur la dominance de ce sujet, on perçoit un désordre, un nœud, un trou sans fond dans la réponse de Bacon car sa parole devient confuse – alors que ses idées sont en général très clairement exprimées -, il aborde des notions d’exorcisme, d’obsession et fait part de ses propres interrogations sur la présence de l’expérience de la vie dans le travail[28]. Dans le processus créatif Bacon oscille entre la confusion de ce qui constitue l’être humain et la netteté de ce qu’il souhaite représenter.