L’accident un outil pour Bacon
Bacon a un rapport à l’accident et au hasard désiré, travaillé, amplifié au cours des années. Elle est une technique pour lui. Ainsi il affirme « il est évident que je travaille maintenant en usant du hasard beaucoup plus que je ne le faisais étant jeune ». Il voit de la magie entre le geste, la matière et le résultat. Pour lui la représentation nécessite une forme de liberté, un lâché prise qui – s’il ne donne pas le résultat escompté – peut apporter un déclic. Les moyens qu’il utilise pour provoquer ces accidents sont de très gros pinceaux, des brosses de chiendent, balayette ou tout autre objet, une grande quantité de peinture appliquée très librement et des coups de chiffons ou d’éponge. L’accident est un moyen de « rompre » avec la facilité et il le confirme quand il explique à Sylvester qu’il pourrait « faire de vous ce qui s’appelle un portrait littéral. Donc, ce que je romps tout le temps, c’est cette littéralité, parce que je trouve qu’elle n’a pas d’intérêt. [17]»